Cela fait bientôt plus de deux semaines que j'y suis et c'est vrai que vous n'avez pas trop eu d'infos. J'attendais d'avoir un peu plus de recul pour vous faire part de mes impressions.
Un petit rappel du contexte pour ceux qui auraient raté des détails: Mercredi 25/01/12 nous avons levé l'ancre du "Sagitta". Nous étions jusque-là dans la Marina de Pasito Blanco sur l'ile de Gran Canaria. Le "nous" consiste en:
- Erwin, Autrichien, le capitaine et propriétaire du bateau qui nous fait profiter gracieusement du voilier de 46 pieds (soit environ 15 mètres). En échange, nous l'aidons pour les manoeuvres. Et nous partageons les frais quotidiens (nourriture et diesel).
- Joel, Allemand, 22 ans, voyageur, je l'ai rencontré sur le ferry de Cadiz a Las Palmas de Gran Canaria en compagnie de Sebastian. Il joue de la guitare, voyage beaucoup et de maniere très économe.
- Sebastian, Allemand, 27 ans, ingénieur en génie électrique mais en voyage pour un moment, comme je viens de le dire, je l'ai également rencontré sur le Ferry de Cadiz a Gran Canaria. C'est lui qui a initié le contact avec Erwin et qui nous (Joel et moi) a présenté à Erwin.
Nous voilà donc le 25 janvier toutes voiles dehors direction le Cap-Vert où nous allons passer 1 mois. 1 mois pour visiter la plupart des îles et nous préparer pour la prochaine étape: la Martinique. Ce qui est prévu, c'est que Joel nous quitte a un moment, son objectif à lui étant d'aller au Sénégal puis de rentrer en Allemagne pour juin, sans doute en stop. Ce qui est aussi prévu, c'est que Freddy, un allemand, nous rejoint quelques jours avant notre traversée vers l'Atlantique pour compléter l'équipage.
Après 6 jours de traversée que je vous ai déjà racontés nous arrivons au port de Palmeira sur l'ile de Sal. Au programme, passage par la police maritime pour nous déclarer, achat de poisson frais directement depuis le port de pêche.
Les premières impressions pour le Cap-Vert sont assez bonnes. Tout le monde est très relax'. Au point qu'un policier nous laisse seuls dans le petit commissariat pendant qu'il va discuter avec les voisins alors que nous attendons un gradé. On ressent un peu le tourisme, mais pas tant que ça. Le village est petit et il n'y a que deux magasins de souvenirs. Les locaux nous laissent tranquilles.
Une nuit dans le port puis nous mettons les voiles direction Santa Maria où nous ne ferons que s'ancrer pour une nuit.
Le lendemain nous repartons en direction de l'île de Boa Vista après un tour photo dans le village. On s'ancre dans la baie de Sal Rei. La visite se fera le lendemain. La police maritime est beaucoup moins agréable. Ça sera un peu la blague du Cap-Vert, pour chaque île au moins, voir chaque fois que l'on s'ancre, il faut aller voir la police maritime pour nous déclarer et payer 700 Escudos (soit l'équivalent de 7euros) pour les démarches administratives. Le tourisme est beaucoup plus présent sur l'île, même si il n'y a pas grand chose, à part du sable et une garantie de soleil. Les locaux sont plus entreprenants. Lorsque nous marchons, il est fréquent que l'on nous propose des babioles. Ils ont conscience que les gens qui viennent sur l'île on plus de moyen qu'eux et essaient de récupérer un maximum. Et ça commence jeune, un enfant a essayé de nous vendre une pièce de 20 Escudos (20 cents) pour 1euro, on peut dire qu'ils ont le sens du commerce. On ne passera pas plus de temps sur cette île, il y a peut être plus de choses à voir mais notre capitaine n'est pas intéressé. On part direction Maio.
L'étape est plus longue, ça se fait sur une journée complète. On s'ancre dans la baie de Vila de Ingles. Les constructions pour le tourisme de masse sont en cours mais heureusement pas encore terminées. La ville est un peu plus animée et pas spécialement touristique. On essaie d'acheter un peu de nourriture mais les prix sont exorbitants et nous pensons être victime de la couleur de notre peau et du manque de compétence en portugais. Au marché, les prix ne sont pas affichés alors il est facile de le doubler pour nous. Cependant, à mon avis, la nourriture coûte cher sur ces îles arides. Le capitaine parle de continuer la route dès que possible et le reste de l'équipage ne comprend pas: 4 jours pour 3 îles. On ne visite pas vraiment. La tension monte. On part faire un tour pendant qu'Erwin nous attendra sur le bateau. Je m'éloigne à mon tour pendant notre balade à pied et je finis par distancer les deux allemands, c'est eux qui on le talkie-walkie. Je suis sur la plage et je ne peux pas appeler le canot alors je nage jusqu'au bateau.
On part quand même le lendemain direction la prochaine île: Santiago. Premier arrêt à Tarrafal. On voit notre première vraie colline et nos premiers palmiers. Enfin un peu de vert au Cap-Vert. Ce n'est pas très touristique, mais ils ont bien le sens des affaires. Ils sont un peu trop gourmands à notre goût. On demande pour une lessive et on nous la propose pour 20euros. Ca se finira avec une lessive à bord avec de l'eau de mer. On ne restera pas longtemps ici, et les trois bateau-stoppeurs ne comprennent pas vraiment la stratégie du capitaine. Par chance (ou pas) on restera bloqués une journée car le ???? nous apporte du sable du Sahara, de quoi rendre le bateau orange en une journée et mettre de la poussière partout.
Dès que la visibilité s'est améliorée, nous changeons de port direction Cidade Velha, Patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est un peu plus charmant, mais aussi touristique. Et il faut avouer qu'il n'y a pas grand chose à faire. On arrivera enfin à faire notre première randonnée à l'intérieur des terres. On a pu voir quelques plantations de cannes à sucre et des distilleries pas vraiment aux normes, mais qui est là pour vérifier? ... Joel a l'occasion de nous montrer ses capacités à grimper aux arbres en allant cueillir une noix de coco. Je ne le ferai pas...
Une fois la rando terminée et après qu'un pécheur nous ait menacé d'appeler la police car a priori nous n'avons pas le droit de rester ici, nous partons direction Praia, Capitale du Cap-vert. Une ville qui n'est pas touristique et qui ne souhaite pas le devenir d'après le guide.
Praia, plus grande ville du cap-vert. Seulement deux voiliers au mouillage dont le nôtre. On a l'occasion de côtoyer un peu plus la police pour débarquer Joel. Joel ne fait plus parti de l'équipage, il va rejoindre le Sénégal par les airs. On ne reste que deux jours à Praia, mais cela nous suffit pour ne pas vraiment aimer. Les gens ne sont pas spécialement accueillants, et si ils sont accueillants c'est pour nous demander de l'argent et c'est assez fatigant. Mais il faut qu'on se ravitaille, on a plus grand chose de frais à manger.
Le matin de notre départ, nous laissons à terre Joel puis nous mettons les voiles direction Fogo. La journée passe assez lentement, le vent est très fort (force 8) et les vagues énormes. Le capitaine est sur le pont, Sebastian et moi nous restons a l'intérieur en attendant que ça se passe. Le soir, nous sommes encore a quelque kilomètres du mouillage prévu mais nous trouvons un endroit calme pour passer la nuit. Il est préférable de jeter l'ancre quand il fait encore un peu jour et la nuit tombe. Sebastian est aux commandes de l'ancre quand le treuil (sans doute à cause d'un coup de vent) laisse s'échapper les derniers mètres de la chaîne. Plouf, l'ancre et la chaîne sont au fond de l'eau. Heureusement, comme dans tout bateau, on a une ancre de secours que l'on met rapidement. Le soir l'ambiance est aussi au fond de l'eau. Le lendemain matin, directement après le petit déjeuner, on prend palmes, masques et tubas et on essaie de trouver la chaîne de 70m en inox qui traîne par 12m de profondeur. Ca nous prendra 4 heures et l'aide de 5 pêcheurs cap-verdiens pour la retrouver et la remonter à l'aide d'une corde. Heureusement que Erwin a un équipement de plongée à bord.
Le soir de cette aventure, Sebastian et moi allons sur terre pour assister au carnaval de Sao Filipe. Un carnaval quasiment sans déguisement, mais tout le monde danse dans la rue et l'ambiance est très bonne.
Le lendemain nous partons pour une journée de visite avec un guide et un taxi pour le groupe. On va au centre de l'île ou se trouve le volcan et surtout les coulées de laves de 1995. Superbe paysage. On a même l'occasion de goûter du vin dont la vigne pousse dans la lave... pas mauvais. Ca fait vraiment du bien de faire un peu de marche a pied.
Le départ vers Brava tarde un peu car un marin pécheur s'est noyé la veille et les cap-verdien on besoin de notre équipement de plongée pour chercher le corps. Ils ne le trouveront pas, sans doute à cause du courant. Nous partons finalement vers Brava. Ce n'est pas très loin mais la mer est encore rude. On mouille en face d'un tout petit village, mais on ne peut pas descendre à terre, la cote est trop abrupte.
Le lendemain on reprend la mer direction le "grand" port de Brava. On essaie de s'ancrer, ce n'est pas facile et ça ne marche pas du premier coup. Le capitaine n'essaiera pas une deuxième, il s'énerve un peu et décide de repartir vers Fogo. Donc Brava, j'y suis allé, mais je n'y ai pas mis les pieds.
On ne fera qu'un stop a Fogo pour ensuite entamer la traversée entre les îles du sud vers les îles du Nord. Plus de 24h de traversée, ça veut dire que l'on reprend le système des quarts. Le vent ne nous est pas favorable, et on a un peu souffert. On arrivera a Santa-Antao, c'est le vent qui a décidé. Mais on ne restera que quelques heures, histoire de souffler et ensuite direction Mindelo.
Voila pour le début du Cap-Vert.
A bientôt pour le récit du Carnaval a Mindelo.
Merci pour les nouvelles. C'est vrai que l'on commençait à s'ennuyer ici !
RépondreSupprimerPas toi apparemment. Que d'aventures ... Alors la vie de marin, qui passe de port en port ?
J'ai vraiment hâte de voir les photos. Vous avez fait d'autres sorties plongée, autres que celle pour ramener l'ancre ?
Bisoussssssssssss copain !