Attention, article très long. Pour une petite remise en contexte, Antoine a fait cette rando avec Nico, le français avec qui il a fêté son anniversaire (ils sont tous les deux du 24/10). Nico est, en France, guide de haute montagne. Lors de cet épisode, il a souffert d'une tendinite au talon d'Achille. Si vous lisez ce message au bureau (hein Charlotte !), ne comptez pas partir en réunion dans 3 minutes. Bises à tous. Sophie&Maryse
Sorry for our native english followers, but I was too lazy to translate this one. You can use the flags on the right column.
Pour ceux qui ne le savent pas, je tiens en plus du blog un journal de bord (papier, sur un cahier), un carnet de voyage, "un diaro" vous l'appelez comme vous voulez mais pour la première fois sur le blog (et parce que j'ai un manque profond d'inspiration) je vais le recopier tel quel ! Alors attention à ceux qui sont sensibles à la syntaxe et à la beauté du texte, mais voici donc ces quelques jours en direct de mon carnet de route:
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Pour ceux qui ne le savent pas, je tiens en plus du blog un journal de bord (papier, sur un cahier), un carnet de voyage, "un diaro" vous l'appelez comme vous voulez mais pour la première fois sur le blog (et parce que j'ai un manque profond d'inspiration) je vais le recopier tel quel ! Alors attention à ceux qui sont sensibles à la syntaxe et à la beauté du texte, mais voici donc ces quelques jours en direct de mon carnet de route:
"Vendredi 26/10/2012
Levé très tot (5h), fin de sac, retrait d'argent puis taxi jusqu'en face de l'usine coca-cola (qui est à côté de l'usine pepsi ^^). On arrive à 6h et là on met bien 40 min avant de trouver l'agence que l'on avait contactée au téléphone pour aller jusqu'à Pelechuco. On prend enfin le billet et on attend le bus -> 1h de retard au depart. On demande qu'ils nous déposent à Lagunillas mais ils ne comprennent pas. 10h de bus dont 6 ou 7 sur terre battue dans un bus rudimentaire avec tout le monde qui nous regarde.
On nous depose à Agua Blanca qui se trouve être la fin prévue du trek. On le fera à l'envers (donc il faut inverser le topo). On vient nous chercher pour l'auberge ... cool et on nous invite même à manger après une réunion qui a eu lieu dans l'auberge. Puis on nous laisse tout seul dans la maison et on finit de régler les derniers détails autour d'une bonne bouilloire de thé.
On nous depose à Agua Blanca qui se trouve être la fin prévue du trek. On le fera à l'envers (donc il faut inverser le topo). On vient nous chercher pour l'auberge ... cool et on nous invite même à manger après une réunion qui a eu lieu dans l'auberge. Puis on nous laisse tout seul dans la maison et on finit de régler les derniers détails autour d'une bonne bouilloire de thé.
Samedi 27/10/2012
Levé vers 6h30, petit déj de champion: tomates, pâtes, oeufs puis on va voir la fabrique de tissus en laine d'alpaga du village (Agua Blanca). J'achète un bonnet en laine d'alpacita (bébé alapaga) pour 35 bolivianos. Ca fait plaisir car ce n'est pas un magasin de souvenirs mais une association où les femmes du village viennent travailler. Nico achète une écharpe. Ca fait plaisir de pouvoir aider sans se sentir victime du système touristique. On prend des photos des métiers à tisser. On finit par prendre nos sacs et marcher en direction de Pelechuco. La vallée est très belle. 3 gars gars ont tué un Alpaga et sont en train de le dépecer. Les gens sont aux champs pour semer les patates et les bergers promènent leurs troupeaux d'alpaga. Les femmes se cachent dès que l'on tente de prendre une photo. Arrivés à Pelechuco, on galère un peu à trouver le début du sentier. On demande à plein de gens. On trouve. Ca monte. Vers 10h30 il commence à pleuvoir, grêle puis pluie de nouveau, on s'abrite un moment dans la maison d'un berger, c'est très très sommaire. On est trempés et gelés. Nico a forcé la porte alors on flippe un peu du retour du berger. On finit par repartir. On continue de monter. L'objectif c'est le col "Kyanyansi " à 4900m. Le temps ne s'améliore pas vraiment, il pleut. On monte encore et il se met à neiger. On voit des oies andines, la neige n'a pas trop l'air de les déranger.On arrive enfin au col. Ca fait plaisir mais ça gèle, une petite photo et c'est reparti. Normalement, l'endroit du bivouac est en bas. On commence la descente, mal au dos et trempés mais on apercoit un endroit où on pourrait poser la tente. On croise deux boliviens qui montent, on est sur le bon chemin (on n'a pas de carte, seulement un topo lonely inversé la veille). Ils nous prennent en photos. On est blancs, on est gringo, on est exotiques mais on est bien acceuillis. On descend jusqu'à la rivière et on commence à la suivre pour trouver un spot pour camper. On met pas longtemps. On trouve un endroit plat, pas loin de la riviere avec 1 rocher pour s'abriter et cuisiner à l'abri. On est bien mort et on a l'apres midi à tuer. J'essaie de faire un feu une fois que la tente est plantée et qu'on est à peu près installés. Impossible. Tant pis, lecture, sieste, repas, discution puis dodo. Demain réveil à 5h.
Dimanche 28/10/2012
Réveil, petit déj (avoine, chocolat en poudre et eau chaude), sac à dos et pliage de tente. Et c'est reparti. On suit la rivière jusqu'à un village puis traversée de pont et on suit la piste jusqu'à Hilo-Hilo. Les gens nous regardent bizarement mais nous indiquent volontiers le chemin. Le temps se maintient au beau. C'est toujours aussi grandiose, malheureusement, la Bolivie n'est pas très bonne concernant la gestion des déchets. Il y en a des tas partout. On continue de monter jusqu'au village de Piedra Grandre. Là on ne sait plus où aller. Alors je cherche une maison où il y a quelqu'un. Le village est mort. Tous les adultes sont partis (au marché sans doute). Je trouve un ado qui est capable de m'indiquer le chemin pour le prochain col le "Sunchulli" (5100m) que l'on doit passer le lendemain. On doit dormir à son pied. On galère encore un peu avant de trouver le bon chemin qui mène au col, cela inclut un petit morceau de marche à flanc de montagne sans chemin, mais le terrain est plutot cool. On voit le col au loin mais on a un coup de barre et le temps s'est mis à la grêle. On repère vite un bout de terrain plat et on monte la tente. Puis le temps s'éclaircit. On en profite pour faire sécher la tente au soleil puis on se motive pour les dernières 40 minutes. On arrive au pied du col, on plante la tente. Le temps est entre soleil et grêle. On construit un mur de pierres pour se protéger du vent et de la grêle. Nico se lave , moi juste les pieds et je finis de laver mes chaussettes sous la grêle dans l'eau gelée. Petit balade dans les alentours. Je trouve le lac glacière indiqué dans le topo. Je me fais à manger (Nico est malade) puis dodo. Réveil à 4h.
Lundi 29/10/2012
Réveil raté, on se lève vers 6h. Il a neigé pendant la nuit. On se fait un thé pour se réchauffer, puis deneigage de tente puis sac à dos et c'est reparti. Je tente la coca. J'ai l'impression que ça aide et que ça soulage le mal de dos. On passe le col encore sous la neige mais avec un super soleil. Petit dej. Je touche mon premier glacier de ma vie, quelle émotion. On redescend dans la vallée. On a du raté la sortie de la piste vers le petit chemin. Tant pis, on traverse à travers la tourbière. On passe au dessus d'un village minier et on grimpe. On cherche un col, on en trouve un mais a posteriori c'était pas le bon. On croise une grand mère qui nous demande des médocs pour le mal de ventre. Elle nous indique le chemin, on descend. Le sentier est bien escarpé. A un embranchement on est sauvé par un autre bolivien qui nous sert de guide pendant 20 minutes. Il va super vite et je galère à le suivre. Il nous indique le chemin pour le col de Mille Curvas mais on comprend pas tout. On traverse une vallée et on retrouve une piste. On se demande où aller et on pense avoir raison quand on va dans un village. Deux travailleurs nous indiquent que c'était pas ici, et nous taxent d'autre médocs. Sale manie. On retourne sur le bon chemin et on trouve le col, enfin. On recroise un vieux qui nous souhaite bonne chance, il a l'air bien fatigué lui aussi. On descend ce sentier tout en virages, bien raide et on trouve enfin le "terrain de camping" annoncé, un beau plat herbeux à 50m de la rivière avec cascade. On s'installe et juste quand la tente est montée il se met à pleuvoir. On ne profitera pas vraiment de l'après midi. Y a plein de cailloux alors ça donne envie de construction: un four pour protéger le réchaud et on écrit un immense Manon pour la copine de Nico. Lecture, guimbarde, repas et dodo.
Mardi 30/10/2012
Pas de réveil, on se fait réveiller par deux taxeurs de medocs. Ils ne partent pas tant qu'on leur a pas donné quelques chose. C'est jour de repos alors on y va tranquille, petit déj puis photo du Manon géant puis on fait un "A POIL !" géant et on fait les photos qui vont bien. Ensuite grand nettoyage, je prends une petite "douche" c'est gelé mais je suis propre. Il y a super soleil, on fait tout sécher, carnet de route et lecture puis repas. Après manger le temps se gâte, on se réfugie sous la tente. Guimbarde, lecture, discussion, sieste etc. La pluie cesse et on entend des hennissements, on sort. Des chevaux sont entrés dans la place avec un poulain tout jeune. Photo puis repas et dodo. Grosse ascension de prévue pour le lendemain. 2h40 dit le topo.
Mercredi 31/10/2012
Réveil de 5h raté, petit déj, vaisselle, sac à dos et pliage de tente. Départ à 7h direction le col Tumbillo. Le chemin est pas très clair. On y va tranquille. 1h40 de montée pour le premier col puis un autre col et c'est parti pour la descente. Il y a beaucoup de chemins et le brouillard ne nous aide pas à nous repérer. On n'avance pas. On arrive enfin au village (3 familles) Kallaweya (des amérendiens guérisseurs). Une femme (pieds nus) tente de nous vendre ses produits en Alpagua: chaussettes, gants, bonnet. Non merci on est déjà chargés et en plus c'est pas très beau. On continue. Après la traversée d'un rio on croise nos premiers trekeurs. On est donc pas les seuls fous. Un couple de suisse allemands qui parlent un peu français. On échange les infos utiles et on se souhaite bon courage car la pluie arrive. Avec Nico on est d'accord pour se poser dès que possible. 10 minutes après on trouve un pré assez plat et on se pose. La rivière est pas trop loin. Le temps de cuisiner la soupe-semoule et il pleut.
Il pleut presque toute l'aprem: guimbarde, discussion. La Savoie et la Vendée sont deux pays bien distincts.
On mange sous un temps de merde puis lecture et dodo.
Jeudi 1/11/2012
Novembre !
Levé tranquille, petit déj puis on repart pour chercher la route vers Curva, on a du s'éloigner un peu la veille. On retrouve le bon chemin, on fait la vaisselle de la veille sur la route. On était pas très loin de Curva. On arrive entre Lagunillas et Curva. On demande à des enfants où c'est. On arrive à Curva et sur la place (après avoir fait peur aux petites filles du village qui se cachent en nous apercevant) on voit un bus. Il part dans dans 2h et passe par Charazani, parfait c'est là où on veut aller. On se pose sur la place et on attend. On joue de la guimbarde, ça intrigue. On prend des photos volées des gens. Je discute un peu avec le chauffeur. Des villageois passent avec des bouilloires mais vu la taille des verres qu'ils servent à tous le monde, on dirait plutot de l'eau de vie. Tout le monde a le droit à son shot, même le chauffeur de bus. Heureusement on est épargné. Il n'est que 9h. A 10h, heure du départ on a perdu le chauffeur, il s'est fait invité à manger [ndr: c'est la fête des morts]. On part 30 minutes en retard. Dans le bus, 4 jeunes enchainent les bières et à une pause, ils retournent au magasin en racheter. Arrivés à Charazani, on se trouve un hotel puis on mange un morceau de poulet frit encore dégoulinant d'huile avec son riz et sa patate pas bonne. Puis direction les célèbres thermes de Charazani. Le prix n'est pas fixe, aujourd'hui pour les gringos c'est 4 Bolivianos. Grosse déception, c'est sale très sale. Et une seule des deux piscines est ouverte. La proprio de l'hotel arrive après nous et son plongeon fait un ras de marée vu sa corpulence. Fou rire. On se réchauffe bien dans cette piscine brûlante (c'est ce qu'on voulait au moins) et on discute pendant que certain boliviens se la collent. Douche chaude (enfin) et on retourne au village. Sieste, lecture puis bière sur la place centrale avec des Noodles en biscuits aperos. On discute un peu avec un gars du coin, il est mineur d'or et remonte dans la montagne bosser. Presque un mois en haut puis il redescent une semaine voir sa famille. Le village fête la fête des morts en se la collant à la bière. On se réfugie à l'hotel en attendant l'heure du repas. On sort pour manger sur la place. On trouve un truc à 10 Bolivianos. Au final c'est pas tres ragoutant, on finit pas et le plat principal ne sentait vraiment pas bon. Je crois pas qu'il passe par toutes les étapes de la digestion. On va se coucher. Finalement le repas passe bien. Lecture et dodo."
Voila c'est fini pour ce "court" extrait. J'espère que vous l'avez lu en entier car ça m'a pris un temps fou à le recopier ... Bientôt la suite des aventures avec au programme l'Ile du soleil.
haha j'aime bien le "Non merci on est déjà chargés et en plus c'est pas très beau"
RépondreSupprimerIl semble y avoir de l'action en tout cas ! évite de manger n'importe quelles racines ;)
c'est bon je n'avais pas de réunion j'ai tout lu! on a l'impression d'avoir vécu ce trek de l'intérieur, merci pour ce récit!
RépondreSupprimerlu jusqu'au bout et même imprimé, comme ça je l'ai avec moi pour le trek. je te raconterai ! enjoy le passage de l'équateur :)
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